" I CARE " fera le ménage dans l'espace

"Le nombre croissant de débris spatiaux qui polluent notre environnement spatial [...] pourrait compromettre notre accès à l’espace, c’est pourquoi il est extrêmement important que nous nous y intéressions et que nous travaillons sur ces thématiques afin de ne pas reproduire les erreurs que nous continuons de faire sur Terre.” Voilà le postulat de base du projet " I CARE ", dont le nom signifie Identification & Capture for Active debris Removal Experiment, rassemblant six chercheurs dont trois diplômés du Groupe INSA. Parmi eux, deux ingénieurs issus de notre école : Clara MORICEAU, GM 2019 et Anthony DE LA LLAVE, GM 2016. Passionnés par le spatial et préoccupés par le nombre croissant de débris qui envahissent l'espace (135 millions d’objets de 1 mm ou plus), ils ont soumis un projet dans le cadre d'un concours organisé par le CNES... et ont été sélectionnés ! Leur prototype, I CARE, bras robotisé muni de deux systèmes de captures de débris interchangeables, sera testé fin 2020 à bord du véhicule de la filiale Novespace, l’avion Zéro G. L'INSA et le laboratoire LMI ont décidé de soutenir financièrement leur initiative, et en sont, depuis peu, partenaires. Découvrez cette formidable aventure et les profils de nos deux diplômés via l'interview qu'ils nous ont accordée.

 

 

Quel est ton rôle dans l’équipe I CARE ?

En tant que responsable du suivi de projet, je participe au bon déroulement des opérations, tant d’un point de vue technique qu’organisationnel. J’ai la chance d’être en interaction avec tous les membres de l’équipe et mon rôle implique de permettre à chacun d’aller dans une direction commune. Je fais aussi la liaison avec les interlocuteurs extérieurs et de manière plus pratique, je planifie les réunions et tâches hebdomadaires.

Quel est ton parcours avant l’ISAE-SUPAERO ?

Je suis diplômée de l’INSA Rouen Normandie, spécialisée en mathématiques appliquées et informatique. J’ai eu la chance de faire un stage ingénieur au CNES en optimisation de trajectoires interplanétaires. Ce stage passionnant a confirmé mon intérêt pour le spatial ce qui m’a incitée à intégrer le mastère spécialisé TAS ASTRO au sein de l’ISAE-SUPAERO.

Quels sont les meilleurs souvenirs de ton passage à l’INSA Rouen Normandie ?

J’ai intégré l’INSA Rouen Normandie dès la première année et y suit donc restée 5 ans. Mes meilleurs souvenirs se composent évidemment de la diversité des enseignements, tant sur un point technique qu’humanitaire. D’autre part, l’INSA a représenté pour moi un tournant entre le passage du lycée à la vie adulte. J’y ai beaucoup évolué auprès de mes camarades, ce qui a créé l’ambiance si familiale qu’on lui connaît. 

Quel a été l’apport de ta formation Génie Mathématique à l’INSA Rouen Normandie ?

Les nombreux enseignements de la formation Génie Mathématique sont un de ses atouts. En effet, les métiers possibles à la sortie de l’école couvrent de multiples domaines, incluant évidemment le spatial ! J’ai pu y découvrir les statistiques ainsi que la modélisation numérique, notamment grâce aux divers projets qui nous sont proposés en cours d’année. De plus, les stages que j’ai réalisés, traduisent l’importance de l’informatique dans nos métiers. La formation Génie Mathématique prépare aussi ses élèves sur cet aspect. D’un point de vue moins technique, la formation Génie Mathématique nous prépare également à gérer des problèmes complexes ainsi qu’à pouvoir les résoudre en équipe. Elle m’a aussi permis de décrocher un stage ingénieur au CNES en dernière année sur le thème de l’optimisation. Le métier auquel j’aspire sera composé, je l’espère, de mathématiques appliquées au spatial, plus particulièrement d’optimisation, de modélisation mathématique et de simulation numérique.

Qu'est-ce qui t’a motivé à participer à l’aventure ?

Je souhaitais profiter pleinement de cette année supplémentaire d’études et donc m’impliquer dans de nombreux projets. Le concours Parabole m’a tout de suite attirée car il relie les cours quotidiens à un aspect très pratique du spatial : faire voler une expérience en apesanteur lors d’un vol parabolique. Avoir l’opportunité de travailler avec le CNES et Novespace lors d’un projet étudiant est aussi une opportunité unique. Le projet demande de nombreux challenges mais s’apparente à un travail d’ingénieur, ce qui me prépare pour la suite ! 

Qu'est-ce qui est important pour toi ?

Je suis particulièrement impliquée dans des projets liés à l’égalité des genres et à la diversité dans le spatial. Avoir rencontré des personnes inspirantes a été déterminant dans mon parcours et j’espère aider les femmes à trouver le métier qui leur plaît ainsi qu’à s’y sentir bien.

Un plan de carrière ?

Étant passionnée par le spatial, je souhaite évidemment trouver un métier dans ce secteur. Plus particulièrement, deux thèmes m’intéressent : l’exploration et les débris spatiaux. A terme, j’espère travailler au sein d’une agence spatiale pour y réaliser des projets ambitieux dans l’un de ces domaines et participer à l’expansion de l’exploration spatiale.

 

Quel est ton rôle dans l’équipe I CARE ?

Au sein de l’équipe I CARE, j’ai le rôle de responsable logistique. Dans les grandes lignes cela veut dire que je fais tout ce que je peux afin de faciliter le travail du groupe et d’optimiser notre chaîne de production. J’essaie de mettre en place des outils de gestion de tâches et je fais en sorte que nous ayons tout ce dont nous avons besoin pour travailler efficacement, tant sur le point matériel que support informatique.

Quel est ton parcours avant l’ISAE SUPAERO ?

Avant l'ISAE-SUPAERO, je suis passé par l’INSA Rouen Normandie où j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur en mathématiques appliquées et informatique en 2017. Après ça j’ai travaillé 2 ans et demi chez Capgemini DEMS en tant qu’Ingénieur en Performance Avion pour le compte d’Airbus. J’ai ensuite décidé de reprendre mes études pour retourner à mon ambition première d’évoluer dans le secteur du spatial.

Quels sont les meilleurs souvenirs de ton passage à l’INSA Rouen Normandie ?

Au cours de mon passage à l’INSA Rouen, j’ai énormément appris, tant sur l’aspect technique qu’humain. C’est au cours de ces cinq années passées à l’INSA Rouen que j’ai fait mes armes et trouvé ce que je souhaitais faire de ma vie. La formation et la vie étudiante y sont riches et diversifiées, ce qui permet aux étudiants de s’y épanouir pleinement. Je m’y suis fait de nombreux amis qui m’ont aidé à avancer et je suis aujourd’hui très fier de faire partie des anciens étudiants du Groupe INSA.

Quel a été l’apport de ta formation Génie Mathématique à l’INSA Rouen Normandie ?

La formation Génie Mathématique à l’INSA Rouen m’a permis d’acquérir de solides connaissances en Mathématiques Appliquées et en Informatique afin d’être capable de mettre immédiatement en application ces connaissances. Les professeurs y sont particulièrement ouverts aux initiatives des étudiants et à l’écoute. Cette ouverture m’a permis de travailler sur 2 projets de recherche de mon choix : Un premier projet d’étude de nouvelles techniques de calcul sur un GPU (Carte Graphique à la capacité de calcul très performante) dont disposait le LMI (via le projet M2NUM, Région et Europe) et un second sur l’étude de paramètres orbitaux d’objet du système solaire. C’est cette liberté sur le choix des projets qui m’a permis d’accéder à un stage de recherche en Astrophysique à l’Observatoire de Paris, ma première véritable expérience dans le secteur du spatial.

Qu'est-ce qui t’a motivé à participer à l’aventure ?

Si j’ai choisi de reprendre mes études dans le spatial, c’est que j’avais très envie d’apprendre et je souhaitais profiter au maximum de cette année d’étude. C’est en grande partie pour cela que je voulais m’impliquer dans de grands projets, découvrir un autre aspect que l’aspect technique du métier, rencontrer beaucoup d’acteurs de l’industrie spatiale.

Qu'est-ce qui te passionne ?

Bien évidement, je suis passionné par l’exploration spatiale et l’astrophysique. Je trouve fascinant ce que les femmes et les hommes ont réussi à comprendre de l’Univers par de simples observations et la force de leur esprit. Je suis également admiratif du chemin parcouru par les ingénieurs et scientifiques depuis le lancement du premier satellite artificiel en 1957. Enfin, je suis tout particulièrement intéressé par l’aspect géopolitique de l’exploration spatiale, aspect qui a poussé des nations entières à dépasser les limites du possible.

Qu'est-ce qui te touche et est important pour toi ?

La thématique du projet me tient aussi beaucoup à cœur car je me sens particulièrement concerné par la gestion des débris spatiaux et l'environnement spatial. En effet, les années à venir promettent une croissance exponentielle du nombre de satellites en orbite autour de la Terre avec la naissance des méga-constellations et le nombre croissant de pays capables de mettre des satellites en orbite. Le revers de la médaille est le nombre croissant de débris spatiaux qui polluent notre environnement spatial. Cela pourrait compromettre notre accès à l’espace, c’est pourquoi il est extrêmement important que nous nous y intéressions et de travailler sur ces thématiques afin de ne pas reproduire les erreurs que nous continuons de faire sur Terre.