Le projet ERANE, pour limiter l'impact d'une explosion industrielle

Nombre de projets proposés par des chercheurs de l’école ont été retenus et seront donc financés par l’ANR, Agence Nationale de la Recherche. Parmi eux, le projet ERANE, proposé en réponse à un appel à projets lancé suite à l’accident de Lubrizol survenu en 2019. Porté par le laboratoire CORIA, en collaboration avec l’INSA Centre Val de Loire, il a pour objet d’étudier, à partir d’une maquette numérique et expérimentale, quels seraient les effets de l’explosion d’un site industriel sur une agglomération comparable à la Métropole Rouen Normandie. Là où bien des recherches sont orientées de sorte d’éviter de telles catastrophes, le projet ERANE, lui, vise à limiter l’ampleur de la catastrophe, une fois survenue.
« Nous sommes entourés d’industriels de la chimie, de la pétrochimie, qui stockent des céréales, nous sommes donc dans des zones à risque. Quand on regarde Rouen, c’est une cuvette entourée de collines. S’il devait y avoir une explosion, l’onde de choc se déplacerait de manière circulaire et viendrait rebondir sur ces collines pour revenir ensuite de façon encore plus violente. C’est un phénomène très dangereux. » Précise Abdellah HADJADJ, enseignant en mécanique et chercheur au CORIA.
La seconde partie du projet aura pour objet de proposer des solutions innovantes à même de faire face à une potentielle déflagration, faisant office de barrière à la propagation des ondes. « Dans tous les sites industriels à haut risque, qu’elle qu’en soit l’origine, si l’explosion doit arriver, elle arrivera. L’idée est de trouver une manière d’en atténuer les effets dévastateurs. » Plusieurs pistes s’estompent déjà, des pistes écologiques telles qu’entourer les sites d’eau ou d’espaces forestiers par exemple. « Derrière cela se cache une physique complexe à comprendre. Nous souhaitons développer la compétence explosion en Normandie et aimerions le faire en lien avec les industriels. » Le projet ERANE a été accepté en juin dernier et les premiers travaux scientifiques débuteront début 2022, pour une durée de deux ans.

visuel actu - projet ERANE